Danseuse costumée en rouge et noir et carnaval de martinique

Ma vision du Mardi Gras au Carnaval de Martinique 2025.

Du rouge, du noir, un peu de vert, et le bleu éclatant du ciel. Je ne vais pas vous mentir, j’avais plutôt envie de participer aux festivités plutôt que de prendre des photos. D’ailleurs, c’est acté, l’année prochaine, je m’intègre au groupe de Nèg et Négrès gwo siwo. Voir cette foule de festivalier, le corps ruisselant de « siwo batri », ça avait quelque chose de grisant.

Un peu d’histoire

Les Nèg gwo siwo sont l’une des figures les plus emblématiques du Carnaval de Martinique. Cette tradition trouve ses racines dans l’histoire douloureuse de l’esclavage sur l’île. Les Nèg gwo siwo représentent les nèg marons qui ont fui les plantations pour se réfugier dans les forêts et les montagnes, cherchant à échapper à la servitude et à la brutalité de leurs maîtres. Le terme « marron » vient du mot espagnol « cimarrón », qui signifie « fugitif » ou « sauvage ». Pendant le Carnaval, les participants qui incarnent les Nèg gwo siwo se couvrent souvent le corps de mélasse, de goudron ou de peinture noire, symbolisant à la fois la souffrance et la résistance des nèg marons. Cette coutume est un hommage puissant à ceux qui ont lutté pour leur liberté et un rappel des luttes historiques pour la justice et l’émancipation en Martinique. Leur présence dans les festivités carnavalesques est un moyen de garder vivante la mémoire de cette période sombre tout en célébrant la résilience et la culture créole.

Cependant, la pratique des Nèg gwo siwo a failli disparaître, notamment en raison des risques sanitaires. Les produits utilisés pour s’enduire le corps, tels que la mélasse ou le goudron, étaient extrêmement collants et pouvaient provoquer des suffocations, entraînant parfois des décès. Cette préoccupation pour la sécurité des participants a conduit à une diminution de la pratique, car les risques associés étaient jugés trop élevés. De plus, la stigmatisation et la répression historique, ainsi que l’évolution culturelle et les changements sociaux, ont également contribué à la quasi-disparition de cette tradition.

Grâce à des efforts pour trouver des alternatives plus sûres et à une prise de conscience de l’importance culturelle des Nèg gwo siwo, cette pratique a pu être revitalisée. Aujourd’hui, des mesures sont prises pour garantir la sécurité des participants tout en préservant l’essence de cette tradition historique et symbolique, célébrant ainsi la résistance et la résilience des nèg marons dans le contexte festif du Carnaval de Martinique.

4 Responses

  1. J’adore la série ! Une vision différente de ce que l’on voit habituellement, le traitement et le cadrage : top ! Tu y a pris plaisir, ça se ressent ! Chapeau l’artiste !

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